27 mai 2011

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(ceci n'a pas été relu, a été rédigé en trois heures en pleine nuit et est assez étrange.)

La vie est faite d’images, quand on y pense. Prenons la mémoire : c’est une succession de tableaux liés à des sensations… Quant au futur, on a tous eu cette vision de nous même, dans dix ans, avec une vie idéale. Cette photo imaginaire de nous et notre future famille devant une jolie maison de banlieue. Enlever ces images, c’est retirer notre rapport au temps. Et le temps… C’est la seule chose qui sera toujours vraie.

J’avais cette amie, au lycée. Ca ne fait pas si longtemps. Elle avait l’habitude de s’assoir à côté de la fenêtre et de regarder le paysage, elle pouvait admirer une route goudronnée pendant deux heures entières. Cette façon qu’elle avait de scruter le moindre détail d’une vue si banale m’intriguait follement : on avait l’impression qu’une scène passionnante se déroulait devant elle, que chaque imperfection de l’asphalte avait quelque chose à lui apprendre. Elle avait presque les larmes aux yeux lorsqu’elle admirait le vent dans les arbres, et le passage d’un papillon la faisait se tourner vers moi avec une expression de joie enfantine : regarde ! Je ne saisissais pas bien ce mot, je crois. Un papillon, un arbre, une route… Tellement banal. Tellement dérisoire. Je me vois encore, je jette un coup d’œil hâtif, oui, c’est un joli papillon, d’un air faussement intéressé. Et bien sûr, cette expression boudeuse, tu n’as pas regardé du tout, se borne-elle à dire même quand je proteste avec véhémence et décris l’insecte dans les détails. Tu n’as pas regardé. Alors je détourne la tête et reprend le fil du cours, parce qu’après tout, un papillon ne devait pas me distraire lorsque je travaillais à mon avenir.

Est-ce qu’on peut dire que le lycée c’était il y a longtemps ?

J’ai quitté le lycée et j’ai commencé les études supérieures. Tout allait selon mon plan, ma vision. Je travaillais dur et, je crois, passais à côté d’une bonne partie de mes meilleures années. A part mes livres et la bibliothèque, je ne me rappelle que de peu de choses, et il faut dire que peu de choses valaient la peine qu’on se les rappelle. Il m’est tout de même resté ce souvenir d’un après midi, lorsque je travaillais. Je fais une pose, je suis devant le bâtiment, je bois un café. J’entends cette dispute d’une couple à quelques pas. Je ne peux pas m’empêcher d’écouter. Tu ne m’aime plus dit-elle, furieuse, je t’ai bien vu quand je te parle tu ne me regarde même plus. Tu es folle répond-il, tu m’énerve. Et il part, il fait une sortie grandiose avec regard noir et volte face. Elle, je la voie de profil, reste de marbre pendant qu’il s’éloigne à un pas rapide. Pas une émotion sur son visage, davantage que du marbre : du granit, du béton… Jusqu’à ce qu’il tourne à l’angle, hors de son champ de vision. Là, elle fond en larmes, d’un coup. De grosses larmes qui dégoulinent de ses yeux, sur son visage, et tâchent sa chemise verte. J’ai cru qu’elle n’allait pas s’arrêter et je l’ai dévisagé bien plus qu’il n’était poli de le faire… Puis je suis retourné à mes révisions. Car après tout, une fille en pleurs ne devait pas me distraire lorsque je travaillais à mon avenir.

C’est fou comme le temps passe vite mais je crois que maintenant ce sera différent.

J’ai réussi mes concours avec brio ! Je suis entré dans l’école qui me faisait rêver depuis ma prime adolescence. J’avais été fou de joie lorsque j’avais eu les résultats et, pour une fois, j’avais oublié un peu le travail. J’avais fait des projets pour partir en vacances, en Espagne comme dans le film, en Grèce, comme dans les livres d’histoire, n’importe où avec du soleil et une plage. Finalement je m’étais décidé pour la Turquie pour raisons économiques. Je partais seul, j’étais un grand aventurier et de toute façon les gens ne m’avaient jamais beaucoup intéressé. Ce fut donc à mon propre étonnement que j’acceptais de passer une soirée avec une jeune fille, qui parlait je ne sais plus quelle langue, originaire de je ne sais plus où… Je crois que c’était le contraste entre sa peau foncée et ses yeux bleus, assez inhabituel, qui m’avait fasciné. Ou encore la courbe de ses seins, qui attiraient l’œil, même dissimulés sous un gilet par prudence. On est sur la plage à admirer le coucher et soleil alors je dis, cette situation pourrait vraiment sortir d’un mauvais film hollywoodien, et elle rit, et ses dents sont très blanches et le vent désordonne ses cheveux lâchés. Juste quand je pense que ça ne peut pas devenir davantage cliché, elle m’embrasse. Je ne peux pas fermer les yeux, je vois ses cils à quelques millimètres et je peux presque les compter. Après c’est assez flou parce qu’il a commencé à faire noir, mais le lendemain elle n’était plus là et quelques jours après, sans l’avoir revue, j’ai du repartir en France et à mes études. J’avais laissé ces vacances et cette fille me distraire mais je devais maintenant travailler à mon avenir.

C’est fou ce que ces souvenirs semblent futiles.

J’avais fini mes études et je débutais la carrière dont j’avais toujours rêvé. J’avais même une fiancée, une gentille fille qui rougissait à chaque fois qu’on lui faisait une bonne critique, et que je m’amusais à complimenter juste pour comparer les différentes teintes de rouge et l’étendue de sa gêne. Parce que ça la rendait vraiment jolie. Ma vie était plutôt paisible à ce moment là, même si on avait un peu de mal à joindre les deux bouts et que la machine à laver tombait constamment en panne, laissant le sol de la cuisine brillant d’humidité. Encore une fois c’est une image qui a tout changé, celle d’un test de grossesse, bien sûr, positif, évidemment. Ce n’est pas grave, on allait faire marcher tout ça, on a hâté le mariage pour ses parents et on a changé le bureau en une jolie, et minuscule, chambre. Et peu à peu c’était la courbe du ventre de plus en plus marquée, et puis la rencontre. On est chez le médecin et je lui tiens la main, elle est allongée, son haut relevé. C’est froid, elle gémit, et le médecin sait bien que c’est froid madame, mais ça vaut le coup vous allez voir. Et ma fille apparaît à l’écran. Elle n’est pas vraiment magnifique, elle ne ressemble pas à grand-chose et est même assez floue. Et pour une fois j’ai complètement oublié mon avenir.

J’aimerais la revoir. Je sais que je vais devoir y renoncer.

Après que notre fille ai eu deux ans on a commencé à faire encore plus de projets parce qu’on était mieux payés et que la vision d’un deuxième enfant et d’un appartement plus grand semblait plutôt agréable. On a fait nos comptes, on a questionné l’enfant : tu veux un petit frère ou bien une petite sœur ; une sœur, les garçons c’est méssant à part papa. Je vois la maison que j’ai toujours voulu avoir, de celles qu’on voit dans les magasines, et ma femme la voit aussi parce qu’on y a à peine mis les pieds qu’elle veut l’acheter. Je nous vois sur la terrasse à profiter du soleil, dans le salon à regarder là télévision, dans la chambre entrain de lire une histoire à notre fille. Je peux presque réellement voir nos futurs enfants grandir et courir dans le jardin. Mais une fois rentré chez moi je me suis aperçu que j’étais en retard au travail alors j’ai embrassé ma femme et je suis parti en trombe. Arrivé au carrefour, je n’ai pas vu la voiture et c’est ma faute, je n’ai pas respecté la priorité à droite. Je me suis laissé distraire par l’avenir, si lumineux.

Ma vie est le plus banal des mauvais films jamais tourné.

Je ne suis pas mort, non, pas encore. Par contre, je suis à l’hôpital, et j’ai mal. J’entends plus que j’écoute les médecins m’expliquer que ma situation est irréversible. Je serre le drap avec ma main non plâtrée, il n’est pas doux. Je sens la sueur des autres patients et l’odeur d’hôpital qui m’entoure. On vient de m’apprendre que le choc que j’ai reçu à la tête a endommagé mon cerveau, et rend tout recouvrement de la vue impossible.

(je vous avais prévenus, quiconque a eu la foi de lire.)

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dance me to the end of love...

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WHAOUH !

J'ai enfin retrouvé mon blog. En fait, j'avais carrément oublié le nom, donc...
Question : en TROIS ANS (!), s'est il passé autre chose dans ma vie que des histoires de mecs ? Mondieu.
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17 mai 2010

Such a strange vibration

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Parfois je me prend à y penser, comme à une délivrance, comme on pense au suicide, comme on pense a une rebellion...
Et puis je me dis que ce serait trop facile, ou alors trop dur. Je n'ai pas le courage de faire le pas. Ce serait un peu comme de l'euthanasie... (bizarre d'y penser en ces termes)
Et je pleure encore.
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11 mai 2010

"Remember that I'm Chuck Bass and I love you"

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Je devrais pas dire ça, mais...


+

=
CHUCK BASS IS A PHANTASM

(ne me dites pas que ça vous rappelle rien, CA :
















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25 avril 2010

Fatigue

J'ai rêvé que ça saignait
J'ai rêvé qu'il s'en rendait compte Brulure sur ma peau, douleur salvatrice
J'ai rêvé qu'il en avait quelque chose à faire


Je compte (sur toi)
Mais je ne compte pas (pour toi)
Alors je ne compte plus (le nombre de fois où j'ai pleuré à cause de toi)


Un dimanche (le 28 mars), je me suis réveillée et je me suis mise a pleurer. Je savais pourquoi, c'était pour toi comme d'habitude, mais je ne savais pas ce qui l'avait déclenché. En fait j'avais sûrement rêvé que tu me quittais... Pendant des heures j'ai eu des crises de larmes irrépressibles à répétition... Jusqu'à ce que tu arrives, après ça allait mieux.
En fait, je n'ai pas de "vrais problèmes"... Et je n'en suis pas un non plus.

!

19 avril 2010

Ain't it fun ?

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La revendication de l’anormalité n’est elle pas relative elle-même? N'y a-t-il pas une norme de l’anormalité ?

Quelqu'un qui prétendrait être anormal ou qui se venterait de ne pas être soumis aux normes d’une société ne tomberait-il pas lui-même dans une sorte de normalisation ?

C’est très difficile d’être marginal !

Il y a un poid social qui pèse sur nos désirs. Le désir normal est un désir normé, imposé par la société. La liberté est dont de revendiquer l’anormalité ? Le désir choisi ne l'est donc que par opposition aux désirs imposés.

Choisir le désir imposé ou bien le refuser et choisir le désir opposé qui finalement est aussi imposé ?


(merci France Culture xD)




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7 avril 2010

I learned how to play safe so I don't get hurt

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J'ai envie de quelque chose.
J'ai 36 000 trucs a dire et je sais tellement pas par où commencer !

Aujourd'hui ça allait, merci. Je parle ici comme dans un journal intime, je n'ai absolument aucune idée de qui me lit ! C'est assez étrange...


J'aimerais être plein de choses, avoir plein de choses. Je pourrais faire une liste mais j'oublierais sûrement certains trucs. Je voudrais déjà être plus forte. Et puis en même temps moins (cela revient a un autre vieil article)... Je voudrais avoir un talent particulier autre que celui de faire ma chieuse et surtout je voudrais arrêter de rêver et devenir. "Don't dream it, be it", tu as raison cher Frank mais ce n'est pas si facile ! On pourrait se dire que c'est facile si on le veut vraiment, dans ce cas la constatation que je ne suis pas ce que je rêve d'être amènerait également à conclure que je ne veux pas changer. Pour quelle raison ? Mystère... J'ai peur du changement, je veux me complaire dans ma douleur, que sais-je. Peut être que j'ai besoin, ou envie, de gens qui sont a côté de moi pour me dire que je peux. Que j'ai le droit, que c'est bien, que j'en suis capable. Je suis si dépendante... Une vraie handicapée sentimentale. Je crie parfois dans ma tête "aimez moi" comme une petite enfant qui ne saurait pas s'exprimer autrement qu'en pleurant. Je n'ai pas beaucoup évolué depuis que j'ai 2 ans ! J'ai su parler tôt mais j'ai jamais su mieux faire. J'aimerais me dire que j'ai une qualité particulière, quelque chose de positif qui me définirait. Mais, vraiment, je me noie dans la masse ! Je ne suis qu'une de ces ado paumée en crise qui se croit spéciale. Sauf que je ne me crois pas spéciale c'est déjà ça ! Alors je me crois spéciale de ne pas me croire spéciale ? C'est comme quand je m'écoute penser. Je vis dans un perpétuel écho. Je m'aime, je me le dis pour me dire que je ne m'aime pas donc en fait je m'aime, et si je me le dis alors ? Est ce que je réalise vraiment des choses importantes à propos de moi-même, ou est ce que je ne fais que me donner un genre ? Un solution s'impose a moi : ignorer la voix persistante de mon ego, et ne penser qu'aux autres. Mais les autres ne veulent pas de moi ! Ou si ? Je m'imagine peut être que les autres ne veulent pas de moi pour ne pas m'occuper d'eux et avoir tout le temps de me consacrer à moi même. Même en cet instant, alors que cela fait des semaines que je déprime, me parler à moi même -car je ne me fais pas d'illusion, sur ce blog, je ne parle a personne d'autre qu'à moi même et je me relis des dizaines de fois, me soulage grandement. Ce n'est pas de la schizophrénie, un truc aussi évolué ne m'arrive pas à moi, non, c'est juste une immense amour pour moi même. C'est hallucinant comme je m'adore, je le sais et dans un processus étrange je me dis que je me déteste pour m'aimer encore plus. Je crois que c'est de la faute des autres, pour une fois ! Enfin non, pas de leur faute si mon besoin d'attention est comme un trou noir... Je ne suis jamais contente. Je regarde ces filles qui aiment l'attention autour de moi. Elles en reçoivent et en veulent toujours plus. Et je me dis "je serais comme ça même si je recevais de l'attention". Mais ça viens juste de faire tilt ! Je reçois de l'attention, mais je suis tellement obnubilée par mon manque et mon amour de moi même que je ne m'en aperçois même pas ! Tu m'étonnes que les gens en aient marre si tous leurs efforts pour m'aider sont vains. Pourtant je n'ai pas l'impression de recevoir de l'attention, c'est ça le pire ! Et puis mon petit "je ne veux pas embêter les gens" c'est encore une tactique pour me donner de l'importance. Je dis ça, je ne vais pas les voir mais je veux les embêter ! Mais je ne le fais pas : ils ne viennent pas me voir et moi, j'en souffre, et j'adore ça, je me dis que c'est de leur faute, ils devraient voir. Et j'ose me plaindre des gens qui ne parlent pas... J'ai osé me prétendre franche, par le passé. Je ne le suis plus. Je ne dis plus ce que je pense, du moins pas ce qui importe. J'ai assez de confiance en moi pour faire des jugements hâtifs sur les autres mais pas assez pour l'exprimer devant eux. C'est cela que l'on appelle l'hypocrisie. Voilà, au jour d'aujourd'hui, ce que je suis devenue : une fille d'âge mentale 3 ans, qui s'auto-adore et est une sale hypocrite. Mon pseudo manque de confiance en moi n'est qu'une excuse pour avoir pitié de moi-même.
Et je m'aime !




(putain j'ai écrit cet article comme dans une transe. Ca fait du bien. Si quelqu'un le lit il ne comprendra rien du tout !)

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